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Place au soleil, mais il reste des nuages…

Article publié le : 13 juillet 2018

Avec le plan « Place au Soleil «  dévoilé le 28 juin dernier par le secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, Sébastien Lecornu, le gouvernement positionne le développement des technologies solaires en priorité et propose une trentaine de mesures spécifiquement sur le développement de l’autoconsommation et des projets territoriaux et agricoles.

Le cd2e salue la démarche, lancée 2 mois à peine après avoir débuté le lancement du groupe de travail gouvernemental, mais déplore un manque d’ambition pour pouvoir réellement déployer à grande échelle le solaire en France, et en particulier dans les régions situées au Nord de la Loire, notamment les Hauts-de-France.

Avec le débat PPE mené en Région, le lancement du Collectif Régional du Solaire (CORESOL), la structuration de la filière régionale, nous constatons que tous les acteurs sont en ordre de marche pour faire avancer les projets solaires photovoltaïques et thermiques.

Pourtant, force est de constater que le cadre réglementaire bloque le déploiement du solaire dans la Région. La carte du solaire photovoltaïque en Europe dessine un constat édifiant et flagrant. Elle nous rappelle que nos voisins européens ont pris une bonne longueur d’avance.

                  carte du solaire photovoltaïque en Europe - cd2e

Des avancées encourageantes pour l’autoconsommation

Sur le fond, le plan « Place au soleil » est encourageant notamment sur la généralisation du solaire photovoltaïque en toiture, que ce soit via l’agrivoltaïsme ou l’installation d’infrastructures individuelles ou collectives. Ainsi, l’autoconsommation est encouragée avec l’autorisation du tiers-financement. Nous pourrons tous plus facilement devenir des producteurs-consommateurs avec des installateurs aux exigences de qualité renforcées, du financement et de l’accès à l’information facilités.  Reste que tant que l’autoconsommation ne sera pas rentable pour le producteur-consommateur, son déploiement restera faible, voire marginal.

Un cadre simplifié et régionalisé pour les projets intermédiaires permettrait de lever les verrous !

Une réelle massification des énergies solaires en Hauts-de-France deviendra réalité quand les projets de tailles intermédiaires (de 100 à 500 kWc) ne seront plus assujettis au système d’appel d’offre. Or avec le plan actuel ces projets continueront à être dépendants des contraintes administratives de la CRE.

Ces appels d’offres sont par ailleurs sources d’inégalités flagrantes sur le territoire français, compte tenu de la moins bonne rentabilité (environ 20 %) sur les territoires au nord de la Loire. Une des solutions proposée par le cd2e, le CORESOL et les professionnels des Hauts-de-France – dans le cadre du débat PPE en mars dernier -, est de régionaliser les tarifs d’achat et les appels d’offre, ce qui permettrait un développement  du solaire sur l’ensemble du territoire.

Ce plan « Place au Soleil » est donc une occasion manquée pour le déploiement à grande échelle du solaire dans notre Région. Reste que ce non-engagement de l’Etat pourra – au moins en partie – être compensé par la mobilisation des territoires, des entreprises et des citoyens.

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